Pour devenir pilote professionnel avion en France lors de la précédente décénie, il vous fallait éviter les liquidations judiciaires suivantes :
Création de l’ESMA par Air Littoral (fermée en 2004).
Création d’Airways Collège
Aeropilot créé par Cyrille Poidras. La société comptait 16 écoles au plus fort de son activité.
L’ESMA coule et est reprise par De Heerd Investments Limited, un fond d’investissement basé à Hong Kong.
La maison mère d’Aeropilot à Pontoise ferme ses portes et emporte avec elle les 12 écoles qui lui restait incluant celle de Lyon.
Alain Gonzalez relève la filiale Aeropilot Lyon pour créer Aeroformation (toujours à Lyon) dont il devient le Président, accompagné de Pascal Buisson (directeur Général) avec qui il échange de poste en 2015 puis de nouveau en 2019.
L’EPAG ferme (et devient l’EPAG NG).
À Auch, la Sud Aviation Training coule et emporte avec elle les 500 000€ de ses 49 élèves.
Raphael Hegmann, instructeur à Aeroformation, quitte l’école avec un avion et son investisseur pour rejoindre EATIS à Strasbourg, qui sera impliqué dans des ventes de QT sèches Hondajet pour le compte de Jet Paris, broker dont l’investisseur principal est l’Ukrainien Vitaly Arkhangelskiy.
L’ESMA est racheté par l’Airways Aviation Group, groupe anglais dont la stratégie était d’implanter une présence en Europe suite au Brexit.
Laurent G., Head of Training d’Aeroformation, quitte son poste pour devenir chef pilote et Head of Training d’Alpes Aéro à Annecy, créé la même année.
Trois DG d’Airways Collège simultanés2 quittent l’école pour fonder l’ESA (Ecole Supérieure d’Aviation), école sans agrément, intermédiaire de l’ATO Grecque Cretan Eagle Aviation, montage sponsorisé par l’Université de Cergy Pontoise.
Airways College se place en redressement puis en liquidation judiciaire. Le Dirigeant de l’époque, Jérôme Binachon est interpellé quelques mois plus tard pour “abus de biens sociaux” et “escroquerie”.3 L’entreprise PFT Aero se place en repreneur et sauve (temporairement, ndlr) la formation des 250 élèves d’Airways College.
L’agrément ATO d’Alpes Aéro glisse vers l’Escadrille (Valence) créé pour l’occasion par Jocelyn Canet d’Airways Collège, devenu responsable de centre à Cholet 6 mois après son passage en temps qu’élève pilote.
Alpes Aéro dépose le bilan et Laurent G. redécolle pour Mermoz Academy en tant que Head Of Training, structure impliquée en 2021 dans un curieux programme de pilotes-stagiaires en aviation d’affaires via un montage similaire a l’ESA et sponsorisé par l’Université Aix-Marseille (enquête cockpitseeker en cours)
EATIS dépose le bilan et laisse des dizaines d’élèves sur le carreau, chacun ayant perdu des milliers d’euros à la suite de plusieurs années de pratiques commerciales douteuses.4
PFT Aero, repreneur d’Airways College en 2021, se place en redressement puis liquidation judiciaire, replongeant 190 élèves dans une situation hazardeuse, certains ayant connu la faillite d’Airways College deux ans auparavant. Ces derniers en ont appelé au président de la république, sans réponse à ce jour.
Aeroformation se place en redressement puis liquidation judicaire malgré une nouvelle direction.
Correction au 2 Février 2024 : du dirigeant responsable d’Aéroformation, la société est bien en redressement mais n’a pas subit de liquidation. Nous reconnaissons cette erreur et attendons les développements futur concernant l’avenir de cette société.
L’ESMA coule à nouveau ?
Avec maintenant trois faillites d’écoles en 6 mois en 2023, quelles conclusions tirer ?
- Tous les 6 ans l’ESMA fait faillite, laissant des millions d’euros de dettes fiscales, URSSAF, loyers impayés (les locaux appartiennent à l’agglomération) etc… Un repreneur étranger se présente pour reprendre l’affaire en laissant les dettes aux contribuables. Ce repreneur récupère plusieurs fois sa mise, puis laisse recouler l’affaire en laissant le contribuable payer les dettes pour le repreneur suivant. ↩︎
- Sylvain Goumain (21/03/2019 – 20/11/2019)
Mickael Touaty (21/03/2019 – 10/10/2019)
Julien Ville (22/02/2019 – 10/10/2019) ↩︎ - Des témoignages d’élèves et des vidéos montrent qu’il avait financé une flotte de Tesla neuves pour les cadres et affrétait des jets privés (Falcon 2000) pour ses déplacements entre Agen et Paris. ↩︎
- Cavalerie. Généralisation des gonflements de devis et factures, salaires pilotes, instructeurs et fournisseurs payés très en retard, flotte de HondaJet interdite de vol car pièces de maintenance non expédiées par les fournisseurs suite aux impayés. ↩︎